Thursday 10 December 2015

Messe 6 decembre : Deuxieme Dimanche de l'Avent

Deuxieme Dimanche de l'Avent


Bartolome Esteban Murillo c.1655.  John points to Jesus



English:

Today we hear about John the Baptist in the Gospel (Matthew 11:2-10).

In our Sunday Gospel readings, John the Baptist leads us through Advent to Christmas.  He showed the way to Jesus.  He told the people that they must prepare for the coming of the Christ.

At our Mass here today, one of our children will make her first Holy Communion.  This is fitting.  Today,  Jesus will be received by her as Flesh and Blood.  When we receive Communion, we are in a physical communion with Jesus Christ Himself.  The same Jesus Christ for Whom John prepared the way.  The same Lord Jesus Christ who was born at the first Christmas.


Francais:

Aujourd'hui, nous entendons parler de Jean-Baptiste dans l'Évangile (Matthieu 11: 2-10).

Dans nos lectures du dimanche, Jean-Baptiste nous guide à travers l'Avent à Noël. Il a montré le chemin de Jésus. Il a dit aux gens qu'ils doivent se préparer à la venue du Christ.

À notre Messe ici,  aujourd'hui, un de nos enfants fera sa première Communion. Ceci est approprié. Aujourd'hui, Jésus sera reçu par elle comme Chair et de Sang. Lorsque nous recevons la Communion, nous sommes dans une communion physique avec Jésus-Christ Lui-même. Le même Jésus-Christ pour qui John a préparé la voie. Le même Seigneur Jésus-Christ qui est né à la première de Noël.
 

Tuesday 1 December 2015

Messe 29 Novembre - Premier Dimanche de l'Avent

Premier Dimanche de l'Avent







English:

Today is the first Sunday of Advent.  Advent is a time of preparation.  We look forward to and prepare for Christmas.  This is why we have lit the first candle on our Advent Wreath.  
 
Christmas is when we remember how Our Lord came into the world.  We need Him.  We are sinners and have not been faithful to God and yet He remains faithful to us.  Read the prophet Hosea!  God loves us.  But we need to turn to Him and be ready for Him.  Advent is a time that allows us to better focus on this.  When Christmas is here, when we witness the Child Jesus added to the Crib in the Nativity Scene, will we be able to say, "Yes Lord Jesus, you are welcome in my heart too!  I have prepared a place for you!".  Will we be able to say that?  Let us use this time of Advent to  try and make sure that we can.


Francais:

Aujourd'hui est le premier dimanche de l'Avent. L'Avent est un temps de préparation. Nous attendons avec impatience et nous préparons pour Noël. Voilà pourquoi nous avons allumé la première bougie sur notre couronne de l'Avent.

Noël est lorsque nous nous souvenons comment Notre Seigneur est venu dans le monde. Nous avons besoin de Lui. Nous sommes des pécheurs et nous n'avons pas été fidèles à Dieu.  Pourtant, Il reste fidèle à nous. Lisez le prophète Osée! Dieu nous aime. Mais nous devons nous tourner vers Lui et être prêt pour Lui. Avent est un temps qui nous permet de mieux se concentrer sur ce point. Quand Noël est ici, quand on voit l'Enfant Jésus ajouté à la crèche, que nous serons en mesure de dire: "Oui Seigneur Jésus, vous êtes  bienvenu dans mon cœur aussi! Je vous ai préparé une place pour vous!". Serons-nous capables de dire cela? Utilisez ce temps de l'Avent pour essayer de faire en sorte que nous pouvons.
 

Sunday 11 October 2015

Messe 11 octobre




Français:
 

Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, il alla vers lui, et le pria de descendre, pour guérir son fils qui était à la mort. [Jean 4:46] .”

Nous prions souvent à Dieu seulement après que nous avons tout essayé. Mais nous devons toujours prier Dieu. Nous devrions mettre à la fois les grandes et petites préoccupations devant notre Seigneur.

Quand nous venons à Dieu, nous devons nous présenter avec humilité.


English:



When he heard that Jesus had come from Judea into Galilee, he went to Him and besought Him to come down and heal his son, for he was at the point of death....[John 4:46] 

Many of us only pray to God when we have tried everything else.  But we should always pray to God.  We should put both the large and small concerns before Our Lord.  

When we come to God, we should present ourselves with humility.
 





Sunday 4 October 2015

Messe 4 Octobre




Français:
 

“Seigneur , je ne suis pas digne de te recevoir .”

Vous avez surement entendu ces paroles .Nous ne sommes pas dignes de recevoir Jésus Christ , car nous sommes pécheurs .C’est Jésus qui nous donne le mérite de Le recevoir .En effet nous sommes crées pour etre le temple du Saint-Esprit.Prions le Saint –Esprit de venir habiter en nous .


English:



“Lord , I am not worthy to receive you . “

You have certainly already heard these words . We are not worthy to receive Christ because we are sinners . It is Jesus who gave us this merit to receive Him . In effect we are made to be a temple of the Holy Spirit . Let us pray to the Holy Spirit to come and live in us .
 





Monday 21 September 2015





Dominica XVII Post Pentecosten

 





English:  Today we received a pastoral letter from the Archbishop of Luxembourg concerning the ongoing migration crisis in Europe.  Please find below official copies of the letter in Luxembourgish, Portuguese and French:


Francais:  Aujourd'hui, nous avons reçu une lettre pastorale de l'archevêque de Luxembourg concernant la crise de la migration en cours en Europe. S'il vous plaît trouver ci-dessous des copies officielles de la lettre en luxembourgeois, portugais et français:




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Monday 8 June 2015





CORPUS CHRISTI
 





English:  Today we celebrate the Blessed Sacrament.  The true Body and Blood of Our Lord and Saviour Jesus Christ.  Without the Blessed Sacrament we would have no Mass.  Why?  Because the Mass is a sacrifice.  It is the sacrifice of Our Lord offered up as the Blessed Sacrament.  It is this that makes the Mass the Greatest of  Christian Prayers.  It is by being at Mass, by praying the Mass, that we can join our prayers to this Sacrifice of Our Lord.  The protestant  denominations do not have this.  They do not have the Mass.  They do not have the Blessed Sacrament.  We take Jesus at His word when He says that It is His Body.   How can it be?  But we know how things can be with God!  We read it right at the beginning of the Bible in Genesis.  When God says let it be so, then it is so.  So it is with the Blessed Eucharist.   Jesus says that it is His Body and Blood and It is so.

Today, we make a procession outside the Church with the Blessed Sacrament. Our Lord is with us.  We take Him outside the church because the world belongs to Him and we should show Him to the world and show our reverence to Him.  I know one time a man who had abandoned his faith as a Catholic but witnessed the Corpus Christi procession.  He saw the reverence shown and wondered about it. Through this, he then properly recognised the Blessed Sacrament for Who it is, repented, and returned to the church.

Yes, we must show reverence to the Blessed Sacrament.  This is why we do not want It touched by unconsecrated hands.  It is why we will kneel and receive Communion on the tongue.  It is why we approach the Tabernacle with utmost respect.  Today there is much irreverence shown.  On Corpus Christi we pray for those who act irreverently towards the Blessed Sacrament.

Giovanni Bellini, Corpus Christi, Venice.



Français: Aujourd'hui, nous célébrons le Saint-Sacrement. Le vrai Corps et le Sang de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Sans le Saint-Sacrement, nous aurions pas de la Messe. Pourquoi? Parce que la Messe est un sacrifice. Il est le sacrifice de Notre Seigneur offert comme le Saint-Sacrement. Il est ce qui fait la Messe - le plus grand des prières Chrétiennes. Il est en étant à la Messe, en priant la Messe, que nous pouvons joindre nos prières à ce Sacrifice de Notre Seigneur.

 Les dénominations protestantes ne disposent pas de cette. Ils ne disposent pas de la messe. Ils ne doivent pas le Saint-Sacrement. Nous prenons Jésus à sa parole quand il dit que C`est son Corps. Comment peut-il être? Mais nous savons comment les choses peuvent être avec Dieu! Nous lisons  au début de la Bible dans la Genèse. Quand Dieu dit qu'il en soit ainsi, il en est ainsi. Il en est de la Sainte Eucharistie. Jésus dit que c`est son Corps et son Sang et Il en est ainsi.

Aujourd'hui, nous faisons une procession hors de l'Eglise avec le Saint Sacrement. Notre Seigneur est avec nous. Nous L'emmener hors de l'église parce que le monde Lui appartient et nous devons le montrer au monde et montrer notre respect envers Lui. Je sais une fois un homme qui avait abandonné sa foi Catholique.   Mais comme un témoin de la procession du Corpus Christi, il a vu la vénération montré et demandé à ce sujet. Grâce à cela, il a ensuite reconnu correctement le Saint-Sacrement. Il est retourné à l'église.
Oui, nous devons faire preuve de respect envers le Saint-Sacrement. Voilà pourquoi nous ne voulons pas touché par des mains  non-consacrées. Il est pourquoi nous agenouiller et recevoir la communion sur la langue. Il est la raison pour laquelle nous nous approchons du Tabernacle avec le plus grand respect. Aujourd'hui, il ya beaucoup d'irrévérence montré. Le Corpus Christi nous prions pour ceux qui agissent avec irrévérence envers le Saint-Sacrement.

Monday 11 May 2015

Messe 10 Mai




Second Sunday of Octave / Deuxième dimanche de l'octave




English:  Today marks the end of the Octave to Our lady of Luxembourg.



Français: Aujourd'hui marque la fin de l'Octave à Notre-Dame de Luxembourg .


Wednesday 25 March 2015

Friday 13 March 2015

Messe 15 Mars





Quatrieme Dimanche de Careme / 4th Sunday of Lent


Deutsch  / Français / English / Polskie / Português:






Monday 9 March 2015

Messe 8 Mars 2015





3rd Sunday of Lent / Troisieme Dimanche de Careme


Deutsch  / Français / English / Polskie / Português:




A Homily by St. Jean Baptiste Marie Vianney, the Curé of Ars


INDULGENCES

Cum immundus spiritus exierit de homine, dicit : Revertar in domum meam unde exivi.
"When the unclean spirit is gone out of man ... he saith: I will return into my house, whence I came out." —St. Luke xi. 24.

The Gospel of today tells us how great the anger of the devil is against those who, by means of a good confession, have driven him from their hearts. They must be constantly watchful of the emotions of their hearts, for fear that the devil might induce them to commit the same sin again, which would put them into a worse condition than they were in before they went to confession. With the intention of guarding us from this evil, the Church gives us penances, when we confess our sins. These penances have a double purpose: first, to give satisfaction to divine justice for our sins; and, secondly, to keep us from committing the same sin again. Yet we must be aware, brethren, that there will always remain some suffering for us to go through, either in this life or in purgatory, even if we have performed the penances ever so well, because they do not begin to compare with our sins. Because, however, my dear brethren, the dear Lord wishes us, as soon as possible after our death, to partake of the bliss of His Holy presence, He offers us, through His representatives on earth, a very easy and efficient means to avoid these sufferings after death. This means, my brethren, are the indulgences, which we may gain, so long as we are on this earth. These indulgences are an alleviation, or a complete remission of such penances incurred by the sinner which he would have to perform either in this life or in purgatory. But so that you should better understand the value of indulgences, I will show you:
  1. What is understood by indulgences?
  2. From whence are they obtained?
  3. What is necessary to gain them?
I.
I will not stop to prove to you, my brethren, that the Church has the power to grant indulgences; it would simply be losing precious time, for you all know that Jesus said to the Apostle Peter, and through him to his successors: "And I will give to thee the keys of the kingdom of heaven. And whatsoever thou shalt bind upon earth, it shall be bound also in heaven: and whatsoever thou shalt loose on earth, it shall be loosed also in heaven." (St. Matt. xvi. 19.) Which power He also conferred at some other time upon all Apostles. We see that the Apostles themselves granted indulgences, and the Church has not only the power to impose upon us penances for our sins, but she can also shorten the time of suffering we have to undergo in purgatory. You know, brethren, that there are two kinds of sins, venial and mortal sins. Mortal sin deserves eternal punishment; it is one of the dogmas of the Church that we shall be damned if we have the misfortune to die in mortal sin, without having obtained pardon for it. Irreverent Christians may say to you, that God is not as wrathful as the priests say He is, but that does not alter the fact. After having duly confessed our sins, there still remains for us to undergo punishment for them, either in this or the next world. Then, when we weigh the burden of our sins with the amount of penance, which is laid upon us in expiation of them, there seems to be no comparison between the two. Something has to be done, therefore, which may aid us in giving satisfaction to Divine justice. It is true, that the troubles of this life — sickness, vexation, slander, loss of worldly possessions, may help us toward expiating our sins, if we are prudent enough to offer up all those troubles to God for that purpose.

Since the foundation of the Church a penance of a certain amount and character has been imposed upon the sinner, according to what was considered necessary for satisfying Divine justice. When, in the early days of the Church, a sinner wished to become reconciled to God, he appeared before his Bishop, barefoot, in ragged clothes, and ashes upon his head, and confessed his sins in public; he then had to pass through the different degrees of penance. After a sinner had confessed and repented his sins, he was obliged to remain kneeling outside the door of the church, because he was not considered worthy to enter the sacred portals, and he begged the faithful, while they passed him, for their prayers in his behalf. When he had passed this first degree, which was often of long duration, he entered upon the next, the degree of the weeper. In this degree their remorse and self-abasement was so heartrending as to make the passer-by burst out in tears; they did not hesitate to confess their sins publicly, so as to gain the favor of the faithful, and their prayers. After this degree, they were allowed to take a place near the door of the church, where they could hear the instructions given to the congregation, but as soon as these were ended, they had to retire and were not allowed to join in the prayers of the faithful. After a further term of penance they were allowed to participate in the sacrifice of Holy Mass up to the time of the Gospel, when they had to leave, still being considered unworthy of being present at the sacred mysteries. But before they left, the whole congregation prayed for them, while they themselves lay prostrate upon the floor. At the end of all this penance, they received solemn absolution, after which they were allowed to take part in all the prayers and in the holy sacrifice of the Mass, but even then they were not allowed to receive communion for a considerable time. During the whole time of penance they had to keep away from all public functions and ceremonies, and had to live in retirement, to live on bread and water several days each week, and to give alms, all of these being means to give satisfaction to Divine justice. For the irreverent mentioning of the name of the Lord, even when done thoughtlessly, they had to live on bread and water for seven days, and if the sin was repeated, for fifteen days. For a blasphemy against God, the Blessed Virgin, or the Saints, they had to remain kneeling before the church, barefoot, with a rope around their neck, and had to fast for seven Fridays on bread and water, during which time they were not allowed to enter the church. For working on Sunday they had to live on bread and water for three days; for unnecessary traveling on Sunday, seven days, and so forth.

You see, then, my brethren, how the Church in those early times acted toward those who wanted to be saved. Today, as you know, she no longer imposes such hard penances, although our sins are no less wicked and offensive to God. See, then, my brethren, how good God is, and how much He desires our salvation. He gives us indulgences, in place of penances, which we do not have the courage and strength to carry out.

II.
But from whence are these indulgences obtained which bring us so much good? Listen well, O brethren, and keep what you learn well in mind, for he who understands this matter thoroughly can not help but praise the Lord and derive the greatest possible benefit for himself. What happiness for us that we are enabled to save for ourselves, by a few prayers, hundreds of years of suffering in the next world? Now, let me tell you that these indulgences are obtained from the overflowing merits of our Lord Jesus Christ, of the Blessed Virgin, and of the Saints who have suffered more and did more penance than was necessary for the expiation of sin. This is the inexhaustible treasure which the Church divides among her children. And I tell you, further, that these indulgences are the remission of punishment, which we would have to undergo for our sins, even after they have been pardoned in the Sacrament of Penance. To make you understand this more fully, we must learn the relation between offense and punishment: offense is the wrong which we do to God, when we sin, and for which we deserve punishment. And to cleanse ourselves gradually of these sins, which have been forgiven to us in the Sacrament of Penance, we gain indulgences, because, after confessing our sins, we ought to do more penance than our confessor imposes upon us, if we wish to avoid the pains of purgatory. We are told in Holy Writ, that the saints, though they were sure of forgiveness, received the obligation from God to do penance, as, for instance, David, Mary Magdalen, St. Peter, and many others.

How fortunate are we to possess in the indulgences such an easy means for escaping the torments of purgatory, which seem so terrible and long. Yes, my brethren, a sinner who had the good fortune to obtain a complete plenary indulgence at the moment of death, would appear before God entirely free of sin. He would stand before God as pure and innocent as if he had just been baptized; he would be as ready to be received into heaven as the Holy Martyrs were upon their death. Yes, my brethren, in regard to the blotting out of temporary punishments, there is no difference between baptism, martyrdom, and a plenary indulgence in the full meaning of the word. O precious grace, so little known, and if known so little appreciated by the greatest number of our fellow Christians!

How many souls there are in purgatory today, and who will remain there for years and years, because they did not make use of the benefits of indulgences!

III.
After the doctor knows the illness of which his patient is suffering, he prescribes certain remedies to cure him, and at the same time he states how they are to be applied, for without this precaution the remedies might become more injurious than useful. And so it is with the means which we must employ for the cure of our soul. I know well that there are many persons who will hear all this with proud disdain, and a certain doubtfulness. Well, we must pity them. They are those poor blind persons who imagine that they can see clearly and distinctly, and all the time their eyes are closed by sin. If, in spite of all the graces which God in His goodness gives them, they intend to go to perdition, let them alone. The time will come when they will say to us lamenting: "How happy are you to have used these graces." Let us seek the light of faith, let us make use of all the means which God in His goodness offers us, so as to make sure of heaven.
You may ask, "What must we do to gain an indulgence?" The first condition is, my brethren, that you should be in the state of grace; secondly, you must do the works and say the prayers authorized by the Holy Father, and have no inclination to any, not even wilful venial sin. This is all that is necessary, and you must admit that our good Mother Church has certainly made it easy for her children to make use of this precious means of salvation. So much more reason, and even obligation for us to make the greatest use of indulgences, and so much less excuse if we refuse this great benefit to our immortal soul.

Therefore, my brethren, as we all have offended God, and perhaps grievously, and as we have not, and of ourselves can not, give perfect satisfaction, let us make use of this easy means of gaining indulgences to render to God what is God's, and He, seeing our good will, will surely give us sufficient strength to overcome the devil if again he should attempt to attack us, and things will not be worse, as in the example of today's Gospel, but better, which good grace and fortune I wish you all. Amen.

 
Jesus Performs an Exorcism (Duc de Berry c.1412 )

 

Sermon de  St. Jean Baptiste Marie Vianney,  Curé d'Ars

INDULGENCES


Cum immundus spiritus exierit de homine, dicit : Revertar in domum meam unde exivi.
Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme il dit : Je retournerai dans ma maison d'où je suis sorti.
(S. Luc, XI, 24.) 


Je viens vous montrer par là combien la fureur du démon est grande contre ceux qui l'ont chassé de leur cœur par une bonne confession : ce qui doit les porter à veiller continuellement sur tous les mouvements de leur cœur, de crainte que le démon ne les fasse retomber dans leur péché, ce qui les mettrait dans un état plus mauvais qu'ils n'étaient avant leur confession. C'est précisément pour nous préserver de ce malheur que l'Église nous impose des pénitences lorsque nous nous confessons. Elles sont pour deux fins : l'une pour satisfaire à la justice de Dieu pour nos péchés confessés, et l'autre, pour nous préserver de retomber dans le péché. Si nous avons le malheur de ne pas accomplir nos pénitences, nous commettons un péché mortel, si les péchés que nous avons accusés étaient des péchés mortels. Cependant, M.F., il faut avouer que, quand même nous faisons bien nos pénitences imposées dans le saint tribunal, comme elles ne sont nullement proportionnées à nos péchés, il doit nécessairement nous rester des peines à subir ou dans ce monde ou dans les flammes du purgatoire. C'est, M.F., parce que le bon Dieu désire tant nous procurer, de suite après notre mort, le bonheur d'aller jouir de sa sainte présence, qu'il nous accorde, par le ministère de son Église, un moyen très facile et très efficace pour retrancher ces peines : ce moyen, M.F., ce sont les indulgences que nous pouvons gagner pendant que nous sommes sur la terre. Ces indulgences sont une diminution ou une entière remise des pénitences que l'on imposait autrefois aux pécheurs, afin de satisfaire à peu près autant que l'on croyait leur être nécessaire pour éviter le purgatoire. Mais pour mieux vous les faire apprécier, je vais vous montrer:

1. Ce que c'est qu'une indulgence?
2. De quoi elles sont composées?
3. Quelles sont les dispositions nécessaires pour les gagner?


I.

 Je ne veux pas, M.F (Mes Freres), m'amuser à vous prouver que l'Église a le pouvoir de nous appliquer les indulgences, ce serait perdre mon temps ; vous savez que Jésus-Christ a dit à ses apôtres, et dans leur personne. à tous leurs successeurs : « Je vous donne les clefs du royaume des cieux ; tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur là terre sera délié dans le ciel . » Nous voyons que les apôtres mêmes ont commencé à accorder des indulgences. Non seulement l'Église a le pouvoir d'imposer des pénitences pour l'expiation de nos péchés, mais elle peut encore abréger les peines que nous devons souffrir en purgatoire.
Vous savez, M.F., qu'il y a deux sortes de péchés actuels : c'est-à-dire, le péché mortel et le péché véniel. Le péché mortel mérite une peine éternelle : car c'est un article de foi que, si nous avons le malheur de mourir avec un péché mortel sans en avoir obtenu le pardon, nous serons damnés. Quoique les mauvais chrétiens osent dire que le bon Dieu n'est pas aussi méchant que les prêtres le disent bien, il n'en sera pas autrement. Quand nous avons confessé nos péchés mortels, il nous reste encore à souffrir en ce monde ou des peines à subir dans l'autre vie ; car, si nous considérons la grandeur de nos péchés avec les pénitences que l'on nous donne dans le tribunal de la pénitence, il n'y a point de proportion. Il faut donc nécessairement faire quelque chose qui puisse nous aider à satisfaire à la justice de Dieu. II est vrai que toutes les misères de la vie, les maladies, les chagrins, les calomnies, les infirmités, les pertes de biens, si nous avons le bonheur de les offrir au bon Dieu en expiation de nos péchés, nous aident à y satisfaire.

 Dès le commencement de l'Église, on donnait des pénitences aussi grandes et aussi longues qu'on les croyait être capables de satisfaire à la justice de Dieu. Quand un pécheur voulait revenir au bon Dieu, il venait en pénitent se présenter devant l'évêque, confessant publiquement ses péchés, ayant les pieds nus, les habits tout déchirés et la tête couverte de cendres. On le faisait passer par les degrés de pénitences : le premier était celui des pleurants, le deuxième celui des écoutants, le troisième celui des prosternés, le quatrième celui des assistants. Aussitôt qu'un pécheur rentrait en lui-même, on l'obligeait à rester à genoux hors de la porte de l'église, comme étant indigne d'y entrer, et il se recommandait aux prières des fidèles qui passaient : c'était le premier degré, qui durait quelquefois bien longtemps et qu'on appelait degré des pleurants : il était suffisant de les voir pour pleurer avec eux ; ils n'avaient point de honte de confesser publiquement leurs péchés pour exciter les fidèles à prier pour eux. Après ce degré de pénitence, on les faisait passer dans un endroit, près de la porte de l'église, où ils avaient le bonheur d'entendre les instructions qui se faisaient ; mais dès que l'instruction était finie, on les faisait se retirer sans avoir le bonheur de prier avec les fidèles ; ils se retiraient avec tant de douleur de se voir privés de prier avec eux, que leur repentir seul convertissait d'autres pécheurs, qui n'avaient pas honte d'aller se joindre aux premiers pour se réconcilier avec le bon Dieu. Après cela, l'on permettait à ces pénitents d'assister à la sainte messe jusqu'à l'évangile ; ensuite, on les faisait sortir comme étant indignes de participer aux saints mystères ; mais avant que de les renvoyer, on faisait différentes prières sur eux, étant prosternés devant tout le monde ; c'est là où l'on voyait couler les larmes avec abondance.

A la fin du troisième degré de pénitence, on leur donnait solennellement l'absolution : alors ils avaient le bonheur d'assister à toutes les prières et même à la sainte messe ; mais ils n'avaient pas la liberté d'y communier pendant un certain temps. Nous voyons que tout le temps de leur pénitence ils étaient obligés de s'abstenir de tout divertissement, de toute fonction publique ; on les forçait à garder la retraite, à jeûner au pain et à l'eau plusieurs fois la semaine, à faire des aumônes, afin de leur donner les moyens de satisfaire à la justice de Dieu. Pour avoir juré le saint Nom de Dieu, même sans y penser, il fallait jeûner sept jours au pain et à l'eau ; et si l'on y retombait une deuxième fois, quinze jours. Pour avoir blasphémé contre Dieu, la sainte Vierge et les saints, il fallait rester à genoux, hors de l'église, sans souliers, la corde au cou, et jeûner sept vendredis au pain et à l'eau, privé tout ce temps-là d'entrer à l'église. Pour avoir fait quelque travail le saint jour du dimanche, il fallait jeûner trois jours au pain et à l'eau ; pour avoir voyagé le dimanche sans nécessité, sept jours de pénitence ; pour avoir dansé devant la porte d'une église, trois ans de pénitence. Si une fille ou un garçon retournaient à la danse, on les menaçait de les excommunier. Pour avoir parlé à l'église pendant la sainte messe, dix jours de pénitence. Pour les jeûnes de carême que l'on manquait, il fallait jeûner après Pâques sept jours pour chaque jour manqué ; pour avoir violé les jeûnes des Quatre-Temps, quarante jours de jeûne. Pour avoir méprisé les instructions de son évêque ou de son curé, quarante jours de pénitence. Pour avoir vécu dans la haine contre quelqu'un, il fallait jeûner autant de temps que l'on avait laissé écouler de temps où l'on voulait mal à son prochain. Pour les péchés d'impureté, les pénitences étaient grandes, selon la grandeur de ce péché, qui se commet en plusieurs manières.
Voilà, M.F., la manière dont l'Église se conduisait autrefois envers les chrétiens qui voulaient se sauver. Vous voyez que maintenant l'on ne donne plus ces rudes pénitences, quoique nos péchés ne soient ni moins affreux, ni moins outrageants au bon Dieu. Voyez-vous, M.F., combien le bon Dieu est bon et combien il désire de nous sauver ? Il nous présente les indulgences, qui peuvent suppléer aux pénitences que nous n'avons pas le courage de faire.

II. – Mais de quoi sont composées ces indulgences qui nous procurent tant de bien ? M.F., écoutez-le bien et retenez-le ; parce que celui qui le comprend bien ne peut pas s'empêcher de bénir le bon Dieu et d'en profiter au tant qu'il peut. Quel bonheur pour nous, M.F., qui par quelques prières pouvons nous retrancher des siècles de peines dans l'autre vie ! Je dis que ces indulgences sont composées des mérites surabondants de Jésus-Christ, de la-sainte Vierge et des saints, qui ont beaucoup plus souffert ou fait pénitence qu'ils n'avaient de péchés à expier : ce qui forme un trésor inépuisable dont l'Église fait part à ses enfants qui sont les chrétiens. Je dis donc que les indulgences sont la remise des peines que nos péchés, quoique pardonnés dans le tribunal de la pénitence, nous ont mérité de souffrir. Pour rendre ceci plus intelligible, il faut distinguer l'offense et la peine : l'offense, c'est l'injure que le péché fait à Dieu, pour laquelle le pécheur mérite d'être puni pendant toute l'éternité ; or, cette peine éternelle ne peut être remise que par le sacrement de Pénitence. C'est pour achever de nous purifier de nos péchés, quoique pardonnés dans le sacrement, que nous gagnons les indulgences, parce que, après nous être confessés, il faut encore plus faire de pénitences que le confesseur ne nous en impose, si nous voulons nous exempter des peines du purgatoire.

Nous voyons que, quoique les saints fussent sûrs de leur pardon, Dieu leur a aussi imposé l'obligation de se punir eux-mêmes. Voyez David, voyez sainte Madeleine, saint Pierre et tant d'autres. Autrefois l'on donnait de longues pénitences qui duraient dix ans, vingt ans, et des fois toute la vie. Il fallait se lever la nuit pour prier et pour pleurer ses péchés ; il fallait coucher sur la dure, se couvrir d'un cilice, faire beaucoup d'aumônes.

Vous allez voir comment ont commencé les indulgences. Comme au commencement de l'Église, celle-ci était presque toujours persécutée, les martyrs allant à la mort, faisaient dire à leur évêque d'abréger la pénitence d'un tel pénitent de tant de jours, de mois ou d'années : ainsi l'on abrégeait d'autant leur pénitence. Voilà ce que nous appelons indulgences partielles, qui sont de quarante jours ou de deux cents, ou trois cents, etc. D'autres fois, les martyrs priaient l'évêque de retrancher toute la pénitence : c'est ce que nous appelons indulgence plénière, qui est la remise de toutes les peines que nous devions souffrir après notre mort. Voici, M.F., les effets et les avantages des indulgences : elles nous aident à satisfaire à la justice de Dieu, et elles sont le supplément des pénitences que nous devions faire et que nous ne faisons pas. Si vous ne le comprenez pas bien, écoutez-moi. C'est comme si plusieurs personnes avaient des dettes, et étaient dans l'impossibilité de pouvoir jamais payer, et qu'une personne bien riche leur dit : « Vous ne pouvez pas me payer, prenez dans mes coffres pour payer vos dettes. » Voilà ce que nous font les indulgences envers la justice de Dieu, parce que nous sommes dans l'impossibilité de pouvoir jamais satisfaire à cette justice, malgré toutes les pénitences que nous pouvons faire.

 Quel bonheur pour nous, M.F., de trouver un moyen si facile que celui des indulgences, qui nous exemptent des peines du purgatoire qui nous paraîtront si longues et si dures ! Oui, M.F., un pécheur qui aurait le bonheur de gagner une indulgence plénière dans tout son entier, se trouverait pleinement quitte devant le bon Dieu. Il paraîtrait aussi pur et aussi net aux yeux de Dieu que s'il sortait des fonts sacrés du baptême, il serait dans les mêmes dispositions, pour être admis dans le ciel, que les martyrs après leur mort. Non, M.F., il n'y a point de différence entre le baptême, le martyre et une indulgence plénière gagnée dans, tout son entier. O grâce précieuse, mais ignorée du plus grand nombre des chrétiens, et méprisée de ceux qui ont le bonheur de la connaître !

Hélas ! M.F., qu'il y a des pauvres âmes en purgatoire, pour n'avoir pas voulu profiter des indulgences, et, qui, peut-être, resteront là jusqu'à la fin du monde ! Mais afin de mieux vous faire sentir le besoin que nous avons de gagner les indulgences pour nous aider à satisfaire à la justice de Dieu pour nos péchés, considérons, d'un côté, le nombre et l'énormité de nos péchés, et de l'autre, les pénitences que nous faisons pour les expier : comparons nos dettes avec ce que nous avons fait pour les acquitter. Hélas ! M.F., des siècles entiers ne seraient pas suffisants pour expier un seul péché ! Eh M.F., où sont nos pénitences qui égalent nos péchés ? Convenons, M.F., où en serions-nous, si l'Église ne venait pas à notre secours ? Quand même nous mourrions convertis, la justice de Dieu réclamerait ses droits, un feu vengeur nous châtierait rigoureusement, et cela pendant, nombre d'années. Hélas ! M.F., qui pourrait comprendre notre aveuglement, de consentir à aller brûler tant d'années dans les feux ; et de ne pas vouloir profiter des grâces que le bon Dieu veut bien nous accorder.

Mais quand est-ce que les indulgences cessent, c'est-à-dire, que l'on ne peut plus les gagner ? C'est comme si l'église de Fourvière était en partie écroulée ; de même, une croix, une médaille, un crucifix, seraient cassés, cabossés ; un chapelet auquel il manquerait une partie notable des grains, ou qui serait tout défilé : alors les indulgences n'y seraient plus ; mais pourvu qu'ils ne perdent pas leur forme, quand on les renouvelle, ils ne perdent pas les indulgences. Pour les fêtes qui sont renvoyées, Monseigneur a obtenu du Saint-Père que les indulgences seraient transportées avec la fête : de sorte que les indulgences ne sont pas le jour de la fête, mais le jour qu'elle est célébrée. Pour gagner les indulgences ; il faut que le chapelet soit bénit pour cela ; s'il ne l'était pas, quoique l'on fasse une prière bien agréable à Dieu, l'on ne gagnerait point l'indulgence. Pour ceux qui sont de la sainte confrérie du Rosaire, en disant les trois chapelets chaque semaine, ils gagnent toutes les indulgences qui se rencontrent dans toutes les fêtes de la sainte Vierge, et aux grandes fêtes, en se confessant et en communiant. Une personne qui est de la confrérie du Saint Rosaire peut gagner plusieurs indulgences plénières. A l'heure de la mort, ceux qui sont autour du malade doivent bien faire attention si le prêtre n'y pensait pas et faire donner au malade l'indulgence plénière. Il y a indulgence plénière : 1- lorsque le malade reçoit les derniers sacrements ; 2 - lorsqu'il reçoit l'absolution du Saint Rosaire ; 3 - en disant de bouche ou au fond du cœur le nom de Jésus ; 4 - en disant le Salve Regina et tenant à la main un cierge bénit pour le Saint-Rosaire. Les croix, médailles, chapelets, ne peuvent pas se donner à d'autres pour gagner les indulgences, parce que les indulgences ne peuvent être gagnées que par ceux pour qui ils ont été bénits, où à qui ils ont été donnés la première fois. Mais en présentant un chapelet, les indulgences ne se perdent pas pour celui qui le prête ; lorsqu'il le reprend, il les regagne.
 Nous vous ferons voir maintenant ce que c'est que les indulgences. D'abord je vous dirai que, dans toutes les confréries, il y a une indulgence plénière le jour de la fête : de sorte qu'une personne qui serait de plusieurs confréries, en se confessant et en faisant la sainte communion, peut gagner toutes les indulgences plénières de toutes ces fêtes : ainsi, si vous êtes de quatre ou cinq confréries, vous pouvez gagner une indulgence plénière pour vous, et toutes les autres pour les âmes du purgatoire. Il y a encore d'autres indulgences à gagner sans être des confréries, comme pour ceux qui ont des chapelets que l'on appelle Brigittains. Ce mot Brigittain vient de ce que sainte Brigitte avait été la fondatrice du monastère à qui le Saint-Père avait donné le pouvoir d'accorder ces grandes indulgences. Ceux qui ont ces chapelets gagnent sur tous les grains cent jours d'indulgences. Voilà la différence qu'il y a entre ces chapelets et ceux du Saint-Rosaire : par ceux du Saint Rosaire, vous ne gagnez vos indulgences que dans le moment que vous le finissez, au lieu qu'avec les Brigittains, sur chaque grain vous gagnez vos cent jours. Mais pour gagner ces indulgences, il faut avoir un chapelet entre les mains, et mettre les doigts sur les grains dont on a l'intention de gagner les indulgences. Pour tous les chapelets, l'on ne peut gagner les indulgences qu'après avoir dit trois chapelets : un pour toute l'Église, un pour le Saint-Père, et un pour celui qui l'a bénit. L'on peut gagner les indulgences quand on est deux et que chacun répond sa partie. L'un dit : Salut Marie, et l'autre : Sainte Marie. Quand on fait le Chemin de la Croix, il y a indulgence plénière à chaque tableau, c'est-à-dire quatorze : une pour soi, et toutes les autres pour les âmes du purgatoire, et cela autant de fois qu'on veut le faire dans un jour. Il y a trois manières de le faire. Il n'y a pas besoin de se confesser ni de communier pour gagner l'indulgence du Chemin de la Croix : Si nous ne sommes pas en état de grâce, nous ne pouvons pas les gagner pour nous ; mais, quoique nous soyons dans le péché, nous pouvons les gagner pour les âmes du purgatoire . Il est vrai que c'est bien rare que nous gagnions les indulgences plénières dans leur entier mais ce qu'il y a de vrai, c'est que nous les gagnons à proportion de nos dispositions. Plus nos dispositions sont parfaites, plus nous approchons du terme de leur mérite. Quand nous offrons nos indulgences, il ne faut pas les offrir pour toutes les âmes ; mais il faut désigner les âmes pour lesquelles l'on a l'intention de les gagner pour son père, sa mère ou d'autres. Pour les indulgences qui sont attachées aux médailles, aux croix, aux crucifix, si tous ces objets de piété ont été indulgenciés par le Saint-Père, ou un prêtre qui en a reçu le pouvoir, il y a des indulgences plénières toutes les fois que, les ayant sur vous ou dans un endroit propre de votre maison, vous mettant à genoux, vous dites cinq Pater et cinq Ave, selon l'intention de l'Église qui est la conversion des pécheurs et la persévérance des justes, etc .... et cela autant de fois que vous voudrez le faire. Quand tous ces objets n'ont été indulgenciés que par les évêques, ils n'ont que quarante jours d'indulgences. Il faut remarquer que l'on peut gagner toutes les indulgences qui se rencontrent pendant la semaine, quand il n'y a pas plus de huit jours que l'on s'est confessé. Ceux qui se confessent et communient la veille de la fête où il y a indulgence, peuvent tout de même les gagner sans attendre au lendemain. Il y a une indulgence de deux ans en baisant avec respect la croix de son chapelet qui a été bénite ; il y a une indulgence plénière quand on vient adorer Jésus-Christ le vendredi saint ; il y a une indulgence plénière le jour du saint patron. – En faisant la génuflexion avec respect, il y a cent jours d'indulgences ; de même quand on se prépare bien à entendre la sainte messe ; il y a une indulgence, quand on fait son examen de conscience tous les soirs. En disant un acte d'amour de Dieu sur les perfection de Jésus-Christ, c'est-à-dire en pensant à sa sagesse, à sa miséricorde, sa bonté et le reste ; il y a remise de toutes nos fautes vénielles et même mortelles, en danger de mort. Il est vrai qu'il y a beaucoup d'indulgences que l'on pourrait gagner, mais que l'on ne connaît pas. Voilà ce qu'il faut faire tous les matins, il faut dire cinq Pater et cinq Ave selon l'intention de l'Église pour ga-gner toutes ces indulgences que l'on peut gagner dans le courant du jour : quand même nous n'y penserions pas dans le moment, nous les gagnerons tout de même. Il y a encore beaucoup d'autres indulgences : comme en disant les litanies de la Sainte Vierge, il y a trois cents jours ; celles du saint Nom de Jésus, trois cents jours ; les actes de Foi, d'Espérance et de Charité ; il y a une indulgence plénière chaque mois en se confessant et en communiant, on choisit le jour que l'on veut. Il y a encore cent jours d'indulgences pour ceux qui instrui-sent les ignorants. Il y a sept ans d'indulgences toutes les fois que les pères et mères, maîtres et maîtresses mènent leurs enfants ou leurs domestiques à l'église pour entendre le catéchisme. Pour ceux qui accompagnent le Saint-Sacrement quand on le porte aux malades, il y a sept ans et sept quarantaines, c'est-à-dire sept fois qua-rante jours ; ceux qui l'accompagnent sans un flambeau ne gagnent que cinq ans et cinq quarantaines. Quand on ne peut pas l'accompagner, en disant un Pater et un Ave à genoux, il y a cent jours. II y a trois cents jours d'in-dulgences pour ceux qui disent : « Jésus, Marie, Joseph, je vous donne mon cœur, mon esprit et ma vie ; Jésus, Marie, Joseph, assistez-moi dans ma dernière agonie ; Jésus, Marie, Joseph, faites que je meure dans votre sainte compagnie ; » pour ceux qui sont de la confrérie du Sacré-Cœur de Jésus, il y a une indulgence plénière le jour que l'on est reçu, tous les premiers vendredis du mois et tous les premiers dimanches du mois ; et aussi une fois le mois à sa volonté, si l'on s'est confessé, si l'on a communié et si l'on dit cinq Pater et cinq Ave pour les besoins de l'Église.

Il y en a un nombre infini d'autres, mais je vous parle seulement de celles que vous pouvez le mieux gagner. Je ne sais pas si vous avez bien compris tout cela. Quand vous ne le comprenez pas, eh bien ! il faut me demander ; il ne faut pas que le respect humain vous retienne. Un prêtre n'est que pour vous instruire en vous apprenant ce que vous ne savez pas et qui est nécessaire pour vous aider à vous sauver. Hélas ! si nous nous perdons ou si nous allons souffrir nombre d'années en purgatoire, cela viendra bien de notre faute, puisque nous avons tant de moyens de nous procurer le ciel. Voilà, M.F., de grands trésors qui sont mis à notre disposition.

 III. – Mais que devons-nous faire pour en profiter ? C'est ce que nous allons voir. Quand un médecin a vu la ma-ladie de son malade, il ordonne les remèdes et ensuite la manière de les prendre, parce que, sans cette précau-tion, les remèdes lui seraient plus nuisibles que salu-taires. Il en est de même par rapport aux moyens que nous devons employer pour que nos âmes se fortifient. Je sais bien qu'il y en a qui n'écoutent tout cela qu'avec une espèce de dédain et de mépris ; mais plaignons-les, ce sont de pauvres aveugles qui croient y voir bien clair, tandis que le péché leur a tiré les yeux. Puisqu'ils veulent se perdre, malgré tant de grâces que le bon Dieu leur fait, laissons-les faire, ils auront le temps de pleurer et de nous dire : « Que vous avez été heureux d'obéir à la grâce qui vous conduisait ! » Marchons à la lueur du flambeau de la foi, cherchons et employons tous les moyens que le bon Dieu nous fournit pour nous assurer le ciel.

Mais, pensez-vous, que devons-nous faire pour gagner toutes les indulgences dont nous venons de parler ?

M.F., vous allez le voir : la première condition c'est d'être en état de grâce et de détester tous ses péchés ; la seconde c'est d'accomplir toutes les prières qui nous sont commandées par le Saint-Père ou l'évêque. Cette deuxième condition nous est absolument nécessaire.
1.  Je dis premièrement, qu'il faut être en état de grâce, parce que les indulgences sont des grâces que le bon Dieu n'accorde qu'aux justes qui ont en eux la grâce sanctifiante ; aussi voyons-nous que l'Église nous recommande grandement de nous confesser et de communier et qu'il faut renoncer au péché tout de bon. Puisqu'il est nécessaire d'être en état de grâce, il faut donc renoncer au péché de tout son cœur, parce que vous savez aussi bien que moi que jamais la grâce du bon Dieu ne se trouve avec le péché. Oui, M.F., le bon Dieu peut bien remettre les péchés sans remettre la peine, mais jamais il ne remettra la peine du péché tant que l'offense existera dans le cœur. Il est vrai que le bon Dieu est toujours prêt à nous combler de toutes sortes de biens, mais il veut que notre cœur se détache du péché pour s'attacher à lui sans conditions et sans réserve. Il faut que notre cœur se tourne tout entier du côté du bon Dieu, et toute sa haine du côté du péché. D'après cela, vous sentez aussi bien que moi, que tant que nous n'avons pas confessé nos péchés et que nous ne les avons pas quittés tout de bon, nous ne pouvons pas gagner les grâces des indulgences.

 En deuxième lieu, je dis que pour gagner les indulgences, il faut renoncer à tous les péchés que nous avons commis : il nous suffirait d'avoir la conscience chargée d'un seul péché mortel pour nous rendre toutes ces grâces inutiles. Je dis, de plus, que, quand nous n'aurions d'attachement qu'à un seul péché véniel, nous ne pourrions gagner les indulgences dans toute leur étendue. Un péché véniel que nous avons commis, si nous n'en avons pas un véritable repentir, nous ne pouvons pas gagner les indulgences pour celui-là. Voilà l'ordre de Dieu, qui est plein de justice et qui ne se relâche de ses droits, quant à la peine due à nos péchés, qu'à mesure et à proportion que nous nous détachons de l'offense. Nous devons détester nos péchés et être véritablement repentant de nos fautes. Le Saint-Père dit, dans les Indulgences qu'il accorde : S'ils sont véritablement pénitents ; il ne dit pas seulement de se confesser de ses péchés, mais il faut que le pécheur soit bien fâché d'avoir offensé le bon Dieu, qu'il soit résolu d'embrasser selon ses forces les rigueurs de la pénitence ; il faut qu'il pleure ses péchés. – Mais, me direz-vous, l'on est bien toujours fâché d'avoir fait le mal. -Vous vous trompez : si vous étiez fâchés d'avoir outragé le bon Dieu par vos péchés, vous ne retomberiez pas aussi vite que vous le faites. Dites-moi, M.F., si passant dans un chemin, vous aviez été menacés d'être tués, y passeriez-vous le lendemain ? Non, sans doute, la pensée du danger que vous avez couru vous ferait prendre d'autres précautions ; il en serait de même si nous étions bien fâchés d'avoir offensé le bon Dieu, nous ne retomberions pas si tôt et peut-être à la première occasion. Hélas ! combien qui craignent plus le péché parce qu'il faut s'en accuser, que parce qu'il outrage le bon Dieu ! Mon Dieu, que de mauvaises confessions ! Examinez cela, et vous verrez que le plus grand nombre des chrétiens appréhendent plus et sont plus fâchés d'avoir fait le mal à cause de l'humiliation qu'ils ont pour s'en accuser, que par rapport à l'injure qu'il fait à Dieu. Hélas ! que de chrétiens qui se damnent de cette manière, qui confessent bien leurs péchés, mais qui n'en obtiennent pas le pardon ! On le voit assez par toutes ces rechutes, qui vous font bien juger que toutes ces confessions n'aboutissent qu'à des sacrilèges. Nous disons donc que pour gagner les indulgences il faut être en état de grâce et bien détester ses péchés, sans en excepter un seul, même véniel le plus petit.

2.  La deuxième condition, c'est de faire toutes les prières que le Saint-Père commande et dans le temps prescrit il faut les dire de bouche ; c'est comme les pénitences que l'on nous donne dans le tribunal de la pénitence, il ne faut pas se contenter de les dire seulement de cœur, il faut encore prononcer les mots, car nous ne pourrions pas accomplir ainsi notre pénitence de manière à espérer notre pardon. Il faut faire les prières que l'on nous commande pour gagner les indulgences en esprit de pénitence, parce qu'elles ne nous sont accordées que pour suppléer aux pénitences que nous ne pouvons pas faire. Voici, M.F., toutes les œuvres qu'il faut faire pour gagner les indulgences : ce sont la confession, la communion et la prière. Lorsque les Indulgences portent qu'il faut se confesser et communier, il faut toujours commencer par la confession, comme nous venons de le voir. Si nous avions quelque péché sur la conscience, nous ne pourrions pas gagner les indulgences. Nous devons faire cette confession et cette communion comme si c'était la dernière de notre vie, puisque l'effet des indulgences est de nous mettre en état de nous disposer d'aller jouir sans délai de la gloire de Dieu, de suite après notre mort. En second lieu, il faut communier saintement, parce que c'est par la sainte communion que Jésus-Christ vient en nous et demande grâce pour nous. En troisième lieu, il faut prier, c'est-à-dire, il faut faire toutes les prières qui sont ordonnées dans la bulle du Saint-Père pour obtenir cette grâce. Et voilà pourquoi l'on fait des prières pour gagner les indulgences : c'est pour la conversion des pécheurs et la persévérance des justes.

 Pour gagner toutes les indulgences, quand on n'a pas désigné les prières on peut dire cinq Pater et cinq Ave ; quand il y a quelques bonnes œuvres, il faut les faire avec un véritable esprit de pénitence, c'est-à-dire avec un grand désir de recevoir la grâce que nous demandons. Il faut bien se persuader que nous gagnons les indulgences à proportion des dispositions que nous y apportons ; de sorte que plus nos dispositions sont parfaites, plus nous recevons de grâces. Dites-moi, pouvons-nous nous empêcher d'admirer la bonté de Dieu de nous fournir des moyens si faciles pour éviter les peines du purgatoire ? Il est vrai que toutes ces confréries auxquelles sont attachées tant d'indulgences, sont quelque chose de bien consolant pour un chrétien ; mais la fin pour laquelle elles sont établies est si précieuse et si propre à nous porter à les embrasser, que quand nous voulons réfléchir sur leur fin, nous ne pouvons comprendre qu'un chrétien qui désire tant soit peu de se sauver et plaire à Dieu, puisse ne pas s'en mettre. Disons seulement un mot là-dessus. Pourquoi est-ce que la confrérie du Saint-Sacrement est établie ? Pour remercier Dieu d'avoir institué ce grand sacrement d'amour ; pour lui demander pardon du mépris que l'on fait de sa sainte présence. Celle du Saint-Rosaire, pour honorer la vie cachée, la vie souffrante de Jésus-Christ, sa vie glorieuse, pour honorer les glorieux privilèges de la Très Sainte Vierge. Celle du Sacré-Cœur de Jésus, pour honorer ce Cœur adorable qui nous a tant aimés et qui nous aime tant ; celle du Saint-Scapulaire, pour nous consacrer à la Sainte Vierge pour toute la vie : elle nous promet de prendre un soin tout particulier de nos âmes et de nos corps, elle nous assure qu'elle ne nous perdra pas de vue un seul instant de notre vie. Celle de Notre-Dame des Sept-Douleurs, c'est pour honorer la Sainte Vierge dans le courant de la Passion de Jésus-Christ où elle a tant versé de larmes. Celle du Saint-Esclavage nous fait mettre notre personne et toutes nos actions entre les mains de la Sainte Vierge.

Je vous laisse à penser, M.F., combien toutes ces confréries sont capables de nous aider à nous sauver, puisqu'il n'y a pas un seul instant dans la journée que l'on ne prie pour nous sur la terre. Que de prières, que de bonnes œuvres font nos confrères ! Dans le ciel, que de confrères sont occupés à demander à Dieu toutes les grâces qui nous sont nécessaires ; disons mieux, il est très difficile qu'un chrétien, quelque mauvais qu'il soit, périsse s'il a le bonheur d'être de quelque confrérie et s'il fait quelque prière : comme nous le voyons dans l'histoire, où tant de pécheurs se convertissent d'une manière miraculeuse. Quand je vois un chrétien qui n'est d'aucune confrérie, je ne sais sur quoi m'appuyer pour espérer son pardon ; mais si un pécheur a le bonheur d'être de quelque confrérie, j'ai toujours l'espérance, malgré qu'il soit mauvais, que tôt ou tard les prières des autres confrères obtiendront du bon Dieu la grâce de son retour. Concluons, M.F., en disant que, non seulement nous pouvons nous enrichir par la part que nous avons aux prières des confrères ; mais nous nous mettons, avec le moindre effort que nous faisons, dans une disposition qui nous assure le ciel ; c'est le bonheur que je vous souhaite.